samedi 29 novembre 2008

"Les enfants adoptés se reconstruisent aussi"

Lu dans la presse hier :

C’est la première fois que sont réunis aujourd’hui, des chercheurs en pédiatrie et en psychiatrie du monde entier, qui ont étudié « la résilience » chez les enfants adoptés, cette capacité à se reconstruire malgré un traumatisme. Venus de Rotterdam, de Stockholm ou de Paris, ils sont –avec le psychiatre Boris Cyrulnik- les invités d’une journée scientifique inédite, organisée à Nantes dans le cadre du congrès du Mouvement pour l’adoption sans frontière, l’une des deux grandes associations de familles adoptives en France. Et leurs conclusions devraient redonner du baume au cœur aux parents, aux enfants, à tous ceux qui ont intégré l’idée qu’un enfant adopté à l’étranger était forcément « blessé à vie par l’abandon et le déracinement ». « Aujourd’hui, l’adoption internationale est présentée comme une aventure à hauts risques, pleine de douleurs et de retours de bâton… » regrette Hélène Mahéo, Présidente de l’association. « Il se passe pourtant des tas de petits miracles chez des enfants cabossés. Et la science le démontre ! ».

Quel que soit le milieu d’accueil…Ainsi, les suédois qui ont mené la plus grosse enquête en suivant quinze mille enfants adoptés à l’étranger, ont comparé le sort de ces enfants à celui de tous les autres petits suédois. Et s’ils ont effectivement un peu plus de soucis réels et mesurables que les enfants non adoptés, ils en ont moins que les enfants nés à l’étranger venus en Suède avec leur famille. Une étude néerlandaise menée durant quinze ans sur plus de trois mille enfants adoptés montre d’ailleurs que la plupart de ces soucis sont transitoires : à 25 ans, il n’en reste plus trace chez la grande majorité d’entre eux. Le généticien français des populations, Michel Duyme, s’est intéressé au cerveau d’enfants adoptés accusant un gros retard intellectuel (QI inférieur à 85). Une fois intégrés dans une famille, tous ces enfants ont vu leur QI augmenter, quel que soit le milieu d’accueil. Ceux qui ont été adoptés par des cadres supérieurs ont même récupéré des QI de 100, rejoignant la norme –sans toutefois atteindre le QI moyen des enfants de cadres qui est de 112-. « C’est ça la résilience, conclut Jacques Chomilier, organisateur du congrès et lui-même chercheur. On ne récupère pas tout, mais on récupère. En tout cas, les jeux ne sont pas faits.

« C’est traumatisant… et pourtant je vais bien ! »
Nicolas, 30 ans, adopté en Colombie à 5 ans


Aujourd’hui encore, il a du mal à évoquer son pire souvenir. Nicolas avait 4 ans, et si faim dans l’orphelinat, où lui, son frère et ses sœurs avaient été abandonnés par leur mère un an plus tôt, qu’il mangeait…. De la terre. « Un jour, j’ai avalé un ver de terre, grimace-t-il. Et le ver, qui n’était pas mort, est ressorti par mon nez. » Ce cauchemar éveillé résume toutes les visions, les sensation, les angoisses que ce trentenaire, aujourd’hui patron d’une entreprise d’énergie renouvelable, à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), a dû dépasser pour être aussi serein, souriant, convaincant. « Bien sûr que c’est traumatisant de naître dans un pays en voie de développement, d’être abandonné, balloté… Et pourtant, vous voyez, je vais bien ! ».

En-dehors du visage maternel, dont seule sa sœur a gardé le souvenir, il n’a rien oublié. Ni l’orphelinat, ni la faim, ni ce grand voyage qui l’a propulsé dans un petit village du Maine-et-Loire. Encore moins les curieux qui s’approchaient pour venir espionner ces quatre « extraterrestres » adoptés par le garagiste et sa femme. « On ne manquait plus de rien, mais on ne pouvait pas s’empêcher de piquer des bouts de saucisson à table pour les cacher sous nos oreillers ! ».

Lui, n’a pas eu de problème à l’école, pas de tics, pas de retard, pas d’adolescence chaotique… « Mais aujourd’hui encore, la peur de l’abandon est là : je panique quand je sens que les gens n’ont pas d’intérêt pour moi », sourit-il. Papa d’une petite Laura, il a monté une association pour venir en aide à son ancien orphelinat. « N’importe quelle lésion, même profonde, peut cicatriser. Elle gratte un peu, mais elle s’estompe », veut-il croire. « C’est une question de regard qu’on porte sur sa vie »…


L’article se termine par un communiqué : « Le Ministère des Affaires Etrangères a annoncé hier la suspension provisoire des adoptions au Cambodge, pays pour lequel 1 100 dossiers français sont sur liste d’attente. Il s’agit de laisser le temps au Cambodge de traiter les dossiers en cours et de mettre en place une nouvelle organisation ».

Cela coïncide avec le coup de fil que j’ai reçu hier au boulot… J’ai en effet eu la surprise d’avoir un appel téléphonique de Stéphane, un de mes anciens étudiants ayant adopté une fratrie de deux enfants au Brésil. Il voulait nous féliciter pour l’obtention de l’agrément et savoir où nous en étions dans nos démarches. Je lui ai donc parlé de notre premier choix vers Médecins du Monde (O.A.A par lequel lui-même et son épouse sont passés pour adopter J. et L.). Il m’a alors demandé si nous avions éventuellement fait mention dans notre courrier, de notre « choix de pays », et si nous avions solliciter de pouvoir adopter dans les pays « saturés », si nous nous étions renseignés sur le site de l’AFA des pays qui étaient actuellement saturés. Je lui ai dit qu’effectivement non, notre « choix » ne se tournait pas vers les pays actuellement saturés que sont le Vietnam et la Thaïlande, et je découvre donc aujourd’hui que le Cambodge fait également partie du lot dorénavant. Non, notre choix s’oriente plutôt vers l’Amérique latine, Madagascar ou même Haïti. En revanche, l’Asie ne nous attire pas plus que ça, et finalement, d’après Stéphane, c’est très bien puisque notre profil correspondrait tout à fait aux pays que nous avons « choisis ». En tout cas, il nous a chaleureusement encouragés pour la suite, à l’entendre, nous avons le profil, mais je préfère ne pas me faire d’illusions, compte-tenu du paysage actuel de l’adoption où les dossiers affluent de partout dans un pays comptant déjà plus de 25 000 familles titulaires d’un agrément et en attente d’un enfant… Mais discuter avec lui de tout cela m’a fait beaucoup de bien, et j’ai énormément apprécié son coup de fil.

"J'ai été volée à mes parents"


Je viens de terminer la lecture d’un livre très poignant sur l’adoption : « J’ai été volée à mes parents », l’histoire de Céline, adoptée au Pérou alors qu’elle n’avait encore que quelques semaines, et qui découvre, lorsqu’elle part à la recherche de ses origines une fois adulte, que sa mère biologique n’a jamais voulu l’abandonner, mais qu’elle avait été volée par un couple peu scrupuleux qui « vendait » les enfants. Les parents adoptants n’étaient absolument pas au courant de ces pratiques puisque cela se passait malgré tout par l’intermédiaire d’un organisme qui lui-même n’avait pas conscience de ce qui se passait…

Cette histoire est bouleversante et touchante : grâce à ses beaux-parents péruviens vivant à Lima, Céline a pu retrouver ses parents biologiques, et ses parents adoptifs ont toujours compris et accepté sa démarche.

Ce livre est intéressant car il permet de comprendre les choses du point de vue de l’enfant adopté, comprendre le cheminement qui se fait pour la recherche de ses origines et tout le processus psychologique qui se met en place.

Céline a par la suite ressenti le besoin de comprendre et mettre à jour ce qui s’est réellement passé dans le cadre de ce trafic d’enfants, et découvrir de quelle ignoble façon les auteurs de ces malveillances ont procédé jusqu’à ce qu’ils soient enfin inquiétés, jugés, puis curieusement remis en liberté….

Je n’en dirais pas plus et vous laisse, si vous le souhaitez, découvrir l’histoire de Céline.

Elle a créé un site internet très intéressant pour adoptants et adoptés : La voix des adoptés sur lequel j’y ai trouvé cette très belle et juste lettre écrite par Céline à l’attention des parents adoptants. Je me permets, et j’espère que son auteur ne m’en voudra pas, de la recopier ici. J’avais envie de la partager car cela m’a fait beaucoup de bien de la lire, de lire le témoignage d’une jeune femme adoptée qui découvre adulte, sa véritable histoire :

« J'aimerai vous dire tout d'abord que je viens vous parler aujourd'hui en tant qu'adoptée et maman. Je n'ai rien d'une ennemie et je ne viens rien remettre en cause et surtout pas votre rôle et statut de parents.

Je crois que de tout temps, à toutes les époques, dans tous les pays, dans toutes les cultures…il est difficile d'élever un enfant. Etre parent amène à se poser beaucoup de questions, notamment, sur l'éducation qu'on souhaite lui donner, les valeurs qu'on souhaite lui transmettre ou encore sur ses propres capacités à élever cet enfant.
Chaque jour, moi aussi je me pose ces questions. Ma petite fille représente tout l'or du monde pour moi et je sais qu'une partie de son avenir, en tout cas les premières clés qu'elle aura dans la vie pour démarrer, ce sera moi qui va lui donner. Alors c'est à moi de faire pour que ces clés là, plus tard, puissent lui ouvrir le maximum de portes.

Un enfant adopté est un enfant comme les autres, avec des particularités pas comme les autres. Je m'explique.
En tant qu'adoptée, il est vrai que je déteste être considérée comme « la chose pas normale ». J'ai ici ma place et je tiens à ce qu'on me la reconnaisse. Je crois que c'est important de souligner ce fait : un adopté a toujours du mal, à un moment ou un autre de sa vie, à trouver une place qui lui convienne. Cela n'a rien à voir avec le type de relation qu'il peut avoir avec sa famille, ses parents adoptifs, mais tout simplement que cette étiquette (« adopté ») on la porte et que parfois, c'est pas facile à porter. C'est donc pour cela qu'il est important pour la plupart d'entre nous de ne pas nous différencier catégoriquement d'un enfant qui vit avec ses parents biologiques. Sinon, on nous renvoie encore une fois notre étiquette.
Par contre, il faut être honnête : nous sommes arrivés dans notre famille adoptive d'une manière différente. Et c'est cette différence, qui devrait faire penser aux parents, que l'éducation qu'ils s'apprêtent à nous donner doit en tenir compte, et qu'ils devront la respecter.

Différence, pourquoi ?

Parce que nous venons d'une autre terre et parce que nous venons d'un autre ventre.

Ne l'oubliez pas s'il vous plaît. Oui nous avons une culture française, oui nous avons une éducation française, oui nous avons la nationalité française, oui notre famille est française, mais la terre qui nous a vu naître n'est cependant pas la France. Alors pour certains d'entre nous, voire pour une grande partie, un jour, va se réveiller cette autre partie, celle qui dormait en nous depuis qu'on a posé pour la première fois le pied ici. Cette partie que nous même ignorions, cette partie dont peut être on nous a peu parlé. Et face à cette grande Inconnue qui se réveillera peut être un jour, croyez moi, les personnes dont aura le plus besoin votre enfant, c'est vous. Car pour lui tout ça va être nouveau, il sera peut être attiré, mais aura en même temps peur d'y mettre un pied. Ca sera lui, mais ce ne sera pas lui. Soyez près de lui, partagez avec lui ses émotions, ses inquiétudes, ses angoisses. Rappelez-vous que vous êtes les seuls parents qu'il n'ait jamais connu, vous êtes son ciment.

Ne l'oubliez pas s'il vous plaît. Vous êtes ses parents à part entière, vous êtes ceux qui l'élevez et qui l'aimez, mais, et je sais que ça peut faire mal, nous sommes nés d'une autre femme. Nous avons malgré tout une histoire, un passé familial. Et cela même si nous avons été adoptés à une semaine ! Tout ça dort en nous. Peut être que pour certains les questions ne viendront pas. Et pour d'autres, elles fourmilleront dans leur tête, très tôt, ou très tard... Ca aussi c'est une grande Inconnue pour nous, une part de nous qui dort. Connaître ses origines fait partie du droit le plus légitime que devrait avoir un être humain de nos jours. Et pourtant je m'aperçois que c'est loin d'être le cas…Pourquoi tant de « nés sous X » ne pourront jamais savoir qui sont leur géniteur alors que pour la plupart d'entre nous, la réponse à cette question est un élément qui nous permettra d'avancer (car avoir la seule et même question qui revient dans notre tête tous les jours ça ne permet pas d'avancer croyez moi ! Mais plutôt de faire du « sur place » !), pourquoi permet-on ça encore aujourd'hui, pourquoi n'ont-ils pas accès à leur dossier quand certains en font la demande ? Pourquoi tout ça est si tabou ? Pourquoi fait on autant de secrets autour de la chose la plus naturelle du monde : nous cacher l'identité de celle qui nous a mise au monde.
Bien sûr, ce n'est pas elle qui nous a élevé, bien sûr, elle ne nous connaît pas aussi bien que vous, mais son sang coule dans nos veines et savoir qui elle est doit être un droit qui devrait nous être légitimement reconnu à tous.

J'essaie quelquefois de me mette à la place de ces parents adoptifs qui ont un jour entendu ou entendront : « je veux retrouver ma mère biologique » et je comprends…je comprends la peur et l'angoisse que vous pourriez ressentir. C'est pourquoi je ne nourri aucune colère.

Je crois qu'il est important, autant pour un enfant adopté qu'on lui reconnaisse ses droits, autant pour ses parents, qu'on leur reconnaisse la difficulté d'être parent adoptif. Ce n'est pas facile quand, autour de soi le problème ne se pose pas et quand dans votre cas vous êtes confrontés à un partage douloureux : celle avec une mère qui jusque là n'éveillait aucune question, ni ne faisait naître aucun intérêt pour votre enfant, celle qu'on avait peut être oublié…Un jour elle refait surface car cette grande Inconnue qui dormait si bien au fond de chaque adopté, se réveille et fait partie de sa vie. Quelle souffrance pour vous, mais ne l'oubliez pas, c'est de son bonheur dont il s'agit, et si la demande est là, alors soyez près de lui car, encore une fois, c'est dans ces moments là qu'il aura besoin le plus de vous, ses parents.

Tout cela n'a rien à voir avec tout l'amour, l'affection que vous avez pu lui donner, cela n'a même rien à voir avec votre capacité d'être parent ou non ! Cela est/sera une chose naturelle à laquelle personne ne peut/pourra rien y faire. Cela ne signifie pas que vous avez échouez, cela ne signifie pas qu'il ne vous aime plus, mais par contre cela signifie que cette partie qui dormait en lui depuis des années s'est réveillée et que lui même peut en avoir peur, c'est nouveau aussi pour lui. Et les seules personnes sur lesquelles il pourra compter, c'est vous. Alors mettez-le en confiance, montrer lui qu'il peut vous en parler, que vous êtes pour lui des piliers sur lesquels il pourra s'appuyer en cas de doute, en cas de coup dur…N'en faite pas un sujet tabou, il risquerait de garder tout cela pour lui au lieu de le libérer et de ne jamais en parler. Vous pourriez peut être ensuite croire que s'il n'en parle pas c'est parce qu'il se sent bien comme ça, alors que ça sera tout le contraire. Ca sera la peur de vous faire mal, de vous faire de la peine, ou la peur d'aborder un sujet sensible qui sera à l'origine de son silence et vous risqueriez de passer à côté d'un mal être non exprimé.

Si dès le début, vous avez conscience de tout cela, si vous avez conscience de ce qu'est une adoption, tout ce qu'elle entraîne, tout ce qu'elle porte en elle de conséquences, alors ça sera déjà une grande « formation ». Car vous vous préparerez déjà à affronter ce type de situation (un adopté qui s'intéresse à ses racines et sa culture d'origine, qui veut retourner dans son pays, qui souhaite retrouver sa mère biologique…). Vous aussi protégez vous. Ce ne sera pas facile alors travaillez y dès le début. Préparez-vous à cette parentalité si particulière.

Je crois que de toute façon, on n'élève pas un enfant POUR SOI. On l'élève, qu'on lui ai donné la vie ou non, pour lui donner le maximum d'opportunités de se construire un bel avenir (sur le plan moral, professionnel…).

Dans cette optique, élever un enfant adopté, c'est pareil. L'aimer ce n'est pas vouloir le retenir vers soi, mais c'est le préparer à s'en aller un jour avec toute la dignité qui lui revient. Avec le respect de ses origines, avec le respect de son passé familial et le respect de ses questions et de ses inquiétudes.
De toute façon, en essayant d'être le plus réaliste possible, il reviendra toujours vers ce qu'il connaît le plus, c'est à dire vous encore une fois. Le risque de le perdre ne doit pas vous faire peur, car cette peur pourrait réellement abîmer vos relations. S'il le ressent comme une trahison de votre part, c'est peut être à ce moment là qu'il pourrait se sentir mal aussi.

Adopter devrait être tout sauf de l'égoïsme (je veux un enfant pour moi donc je ne serai pas prêt le jour où mon enfant me parlera de son passé) ni un acte humanitaire (j'adopte un enfant pour le sortir de la misère donc je ne comprendrai pas le jour où il voudra y retourner) …

Oui, adopter est un geste d'amour, à partir du moment où on en accepte toutes les faces.

Céline
lavoixdesadoptes@hotmail.fr


Merci Céline, pour ces paroles…

mercredi 26 novembre 2008

Rendez-vous gynéco


Lundi soir, j’avais mon premier rendez-vous gynéco de « femme normale qui a quitté définitivement le circuit PMA » !

Six mois après mon dernier traitement... J’ai expliqué à ma gynéco que j’ai eu besoin de faire un vrai break avec tout ça, ne plus y penser… Après que mon utérus et mes ovaires aient été pendant 5 ans observés et analysés à la loupe, j’avais effectivement grand besoin d’oublier le monde de la gynécologie !

Cela m’a fait vraiment bizarre de remettre les pieds dans son cabinet, et en même temps, j’étais contente de la revoir. J’ai du, bien entendu, essuyé la remarque de la secrétaire, comme quoi « maintenant que nous sommes dans l’adoption, j’allais tomber enceinte naturellement… ». Mais bien sûr, c’est tellement connu, tout le monde connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un à qui s’est arrivé… Mais bon, je ne lui en ai pas voulu, que dire d’autre parfois… Je lui ai simplement expliqué que mon mari et moi ne savions même si nous serions si heureux d’une telle nouvelle. Quitte à choquer, justement, nous en parlions ensemble l’autre soir, si un miracle devait arriver, nous ne savons donc même pas si nous accueillerions cette nouvelle avec joie… Maintenant que je suis « guérie », que j’ai tourné la page, que j’ai fait le deuil, oui, je l’avoue, je crois que je n’ai même plus envie d’être enceinte. Mon bonheur est ailleurs, et j’aurais trop peur de souffrir à nouveau d’une fausse-couche, grossesse extra-utérine ou pire, devoir subir à nouveau une IMG… Non, dorénavant, je veux être Maman autrement, et pour ce qui est de pouponner, j’ai mon petit filleul qui me comble énormément. Je crois que ça l’a choquée la secrétaire que je lui dise cela…

Bref… Pour le coup, ma gynéco a eu un tout autre discours : un miracle ne risque sans doute jamais d’arriver. J’étais en effet en période d’ovulation, mais de qualité vraiment minable. Ce que je savais se confirme : mon corps est usé, en a ras-le-bol et ne fait plus aucun effort de ce côté-là ! Mais qu’importe !

Elle m’a rassurée quant à mes inquiétudes sur un éventuel risque de cancer des ovaires ou de l’utérus. Il suffit que je fasse juste un contrôle par an, écho et frottis pour s’assurer que tout va bien, et c’est tout. Il semblerait que rien ne prouve que les hormones à haute dose aient un effet néfaste sur l’utérus ou les ovaires.

Je dois en revanche faire une mammographie et une échographie des seins, et cela, tous les deux ans à partir de maintenant. Voilà, j’ai l’ordonnance dans mon sac, et je n’ai toujours pas appelé le cabinet de radiologie pour la faire… pas bien !

Elle m'a posé beaucoup de questions sur l'adoption, comment nous envisagions ce parcours, quelles étaients nos attentes... Cela m'a rappelé le jour où la sage-femme qui m'a accouchée d'Emilie m'avait demandé si nous songions à l'adoption, et la réaction que j'avais eue en me disant que ça n'était même pas imaginable, que j'allais forcément retomber enceinte... La vie, le temps, c'est indéniable, font leur travail...

Avant de partir, elle m’a dit qu’elle avait pensé à moi il y a peu de temps, par une de ses patientes qui lui a parlé de moi. J’ai pensé que c’était peut-être toi Poulkie ? Si tu passes par là, j’espère que tout va bien et que ton ptit poussin pousse comme un grand !

vendredi 21 novembre 2008

Réponse de Médecins du Monde


Ce midi dans notre boîte aux lettres, un courrier de Médecins du Monde.

C’est Philippe qui l’a trouvé car il est rentré à midi. Moi j’étais au travail. Il voulait me téléphoner pour qu’on l’ouvre « ensemble » à distance ! Malheureusement j’étais en ligne pendant un moment et il n’arrivait pas à me joindre, du coup, il n’a pas pu résister et l’a ouverte ! Enfin je l’ai eu au téléphone et il me l’a lue :

« Votre courrier nous faisant part de votre projet d’adoption nous est bien parvenu. Dès que nous aurons étudié votre dossier, nous prendrons contact avec vous, soit par lettre, soit par téléphone afin d’envisager ensemble quelles suites donner à votre projet.

Le nombre de demandes que nous recevons étant important, un délai d’environ un mois nous est nécessaire avant de vous répondre….. »

Philippe m’a avoué qu’il était ému et qu’il tremblait en ouvrant l’enveloppe.

Nous sommes contents : c’est une réponse relativement rapide et qui ne nous rejette pas de suite. J’essaye de voir le bon côté de la chose, notre dossier aurait très bien pu nous être renvoyé sans autre forme de procès. Ils vont étudier notre dossier, et nous espérons une suite favorable en guise de cadeau de Noël…. Ça serait pour nous le plus merveilleux des cadeaux depuis bien longtemps !... En espérant toutefois que nous ayons bien cette réponse d’ici un mois. En attendant, nous restons cependant lucides : c’est toujours pas gagné…

Donc….. on attend la suite!


Découvrez La Grande Sophie!

jeudi 20 novembre 2008

Le tag "aufien-clercillien" !


Dire 6 choses avec ou sans importance…

1/ Ma petite Maman passait ce jeudi à l’hôpital pour faire une scintigraphie myocardienne, examen préalable à son éventuel passage « sur le billard » pour cause de coronaires bouchés. Beaucoup d’angoisse pour moi, depuis hier, je ne pense qu’à ça, j’en ai rêvé cette nuit, je n’ai pas eu du tout la tête au boulot aujourd’hui, je ne faisais que penser à elle qui était seule, qui a du se rendre seule et rentrer seule (enfin bon, elle a quand même demander une ambulance, elle n’a pas le permis, pas de voiture, et le bus ou le taxi dans ces conditions c’est pas top), et qui a du être seule pour attendre les résultats… Morte d’angoisse je l’ai appelée à 17 heures et l’ai trouvée relativement sereine. L’hôpital ne lui a pas donné de résultats. Ceux-ci seront transmis à son cardiologue qui lui fera lui-même le compte-rendu. A priori, il y a bien un truc qui cloche, mais avec un peu de chance, ça pourrait ne pas être si grave que ce que l’on pense… On attend donc la semaine prochaine pour avoir le bilan. En attendant, les examens se sont bien passés pour elle, c’est une battante, elle est forte ma ptite Maman.

2/ Hier en arrivant au boulot, j’ai eu une sacrée belle surprise : vers 9 heures, alors que je voulais me précipiter pour prendre mon café salvateur, ma collègue me dit « vient par ici ma ptite chérie » et m’entraîne dans un autre bureau… Je rentre, et là, je vois tous les gens du service réunis autour d’une gargantuesque table de petit déjeuner. Je m’esclaffe alors « chouette, c’est l’anniversaire de qui ? », et là, ma collègue me répond « en fait, c’est pour toi ». Je ne comprenais absolument pas ce qui m’arrivait…. Non, ça n’était pas mon anniversaire, je ne venais pas de me marier ni quoi que ce soit d’autre, je ne voyais vraiment pas… Quand ma collègue m’a dit « c’est pour toi, on voulait te féliciter pour ton agrément et on voulait fêter cela avec toi ». Cela m’a énormément touchée. Tout le monde avait fait un gâteau, même mon boulet ! Je n’en reviens toujours pas de cette belle surprise qu’ils m’ont faite, il y avait même une super carte avec plein de mots d’encouragements pour la suite ! Ils m’ont posé plein de question sur l’adoption, les enfants, les pays, etc… Grand moment d’émotion !

3/ Ikea permet enfin le téléchargement de son nouveau « home planner » version 2009. La version 2008 était obsolète et j’attendais avec impatience cette nouvelle version pour pouvoir refaire la cuisine ! Eh oui, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, nous avons, encore une fois, après moultes tergiversations changé le style de notre cuisine. Nous pensons qu’avec un parquet et un plan de travail en chêne, les façades des meubles en chêne feraient sans doute un peu trop « lourd » à digérer, trop de bois tue le bois et doit saoûler à la longue, ça sera donc une cuisine blanche (Lillyrose, il me semble bien que ce sera la même que la vôtre !) modèle Adel Blanc avec les poignées fines et longues en acier. Et d’ailleurs on s’oriente de plus en plus vers un style déco relativement simple et épuré, à la suédoise/norvégienne, dans les tons blancs/beiges/lin/chocolat…

4/ Justement, la maison avance bien, nous étions sur le chantier il y a deux semaines, nous ne pouvons plus rentrer dans la maison, les ouvriers ferment dorénavant la porte d’entrée afin qu’il n’y ait pas de dégradations : le placo est posé, ils ne devraient pas tarder (si ce n’est déjà fait) à faire l’électricité. Nos choix de finitions se précisent de plus en plus et nous devrions en principe rentrer chez nous entre mars et mai.

5/ Concernant l’adoption et puisque beaucoup d’entre vous m’ont posé la question : nous souhaiterions, dans la mesure du possible passer par un O.A.A. Nous n’avons pour le moment fait qu’une seule demande auprès de Médecins du Monde. Nous attendons leur réponse avant de lancer les démarches vers d’autres O.A.A. si besoin est (en clair, si leur réponse est négative). Nous ne faisons pas pour l’instant de dossier pour l’A.F.A. Nous sommes conscients, comme je le disais plus bas, que cela risque très certainement de retarder les choses, mais nous tentons le coup, et puis je suis comme ça, je dois être fixée sur une chose avant d’en entamer une autre, et Philippe est comme moi !

6/ Aujourd’hui, mon ptit fillot Maël a dit « Maman » pour la première fois et ça m’a super émue !!!

7/ Je rajoute une septième chose, juste comme ça, sans importance…. Dans moins de deux mois, j’aurai 40 ans !!!

mardi 18 novembre 2008

Les cours de portugais


Voilà un peu plus de deux mois que j’ai commencé les cours de portugais, et, à raison de deux heures par semaine, petit à petit, cela commence à rentrer, et je suis heureuse d’apprendre des choses vraiment intéressantes et utiles.

Voici ce que je sais aujourd’hui :

* me présenter (nom, âge, profession, mariée, lieu de vie, passions…)
* compter jusqu’à l’infini !
* décrire les différents moments de la journée, les jours de la semaine, les mois, les saisons
* la plupart des métiers
* m’orienter, me diriger, demander mon chemin, un hôtel, une rue, un supermarché, un médecin, une pharmacie…. Et décrire où se trouve quelque chose (en face, à gauche, à droite, deux rues plus loin, là-bas, etc…)
* décrire une maison, un bureau… (meubles, pièces, objets…)
* tout ce qui concerne l’alimentation, les repas…
* dire l’heure
* passer une commande dans un café ou un restaurant, réserver une chambre d’hôtel
* les pays et nationalités
* les sports et loisirs
* les articles définis, les pronoms interrogatifs, les pronoms possessifs
* la plupart des verbes conjugués au présent

En faisant ce petit point, je m’aperçois que finalement, je pourrais déjà pas mal me débrouiller au quotidien puisque ce sont les vraies bases pour se faire comprendre !

Je dois avouer que j’ai un petit peu du mal en ce qui concerne la grammaire et la conjugaison. En revanche, je n’ai aucun problème niveau vocabulaire et expression orale, la prononciation et l’accent sont là, et je dois dire que j’adore parler cette langue, elle est belle et chantante, l’accent brésilien est particulièrement chaleureux ! J’ai encore un peu de mal à comprendre quelqu’un qui parle vite, en revanche pas de problème à la lecture.

Pour conclure, je ne regrette absolument pas de m’être lancée ce défi, même s’il nécessite beaucoup de travail et demande beaucoup de temps, et même si nous n’allons pas chercher nos enfants au Brésil, au moins j’aurais appris un petit quelque chose qui me resservira peut-être dans la vie !

Ah j’oubliais : afin de m’entraîner et de m’habituer, j’écoute Chico Buarque et Gilberto Gil dans la voiture : la samba pour aller bosser, c’est que du bonheur !

dimanche 16 novembre 2008

Maëlou d'amour

Le week-end dernier, nous avons pu profiter d'un bénéfique pont en présence de Maëlou et ses parents. C'était chouette, nous avons passé de très bons moments et avons pris (et donner) une bonne dose d'amour et de calins avec le petit bout de chou ! Petit père grandit, devient de plus en plus éveillé, sourit, rit, joue, s'intéresse à tout ! Une petite dent a percé et il commence à marcher à 4 pattes. Quel bonheur tous ces moments... Le matin, Carole nous montait Maël au lit et nous pouvions profiter de grands moments de jeux, de calins, de rires et de découvertes avec lui.
Je ne vous dit pas le vide quand ils sont partis, on s'est retrouvés comme deux vieux cons tout seuls !!!! Ya pas à dire, ça manque vraiment de vie, de rires, de jouets, de bazar et de folie chez nous !

Voici quelques petites photos :
1/ Maël avec son Parrain et sa Marraine
2/ Maël barbouillé de compote de fraise mais fier de porter le bonnet de rugby de son Parrain
3/ Photo de famille avec les Titounes





samedi 15 novembre 2008

Merci...


Je tenais à vous remercier pour tous vos messages d'amitié, de tendresse, de soutien et d'encouragements qui me sont (qui nous sont) très très précieux...

Merci du fond du coeur à vous toutes et tous pour votre présence, fidèle ou anonyme, et pour vos mots qui nous portent dans ce beau projet, dans cet espoir de devenir prochainement parents...

Je vous dédie cette très belle chanson


Découvrez Barbara!

mercredi 12 novembre 2008

Premier courrier O.A.A. : émotion !


Lorsque nous avons, il y a quelques mois, commencé à discuter de notre « plan d’action » adoption, nous étions convenus, dès que nous aurions reçu l’agrément, d’envoyer notre dossier à tous les O.A.A. habilités dans le Bas-Rhin : mettre de suite le maximum de chances de notre côté en balayant l’ensemble du paysage « OAAstique » pour gagner un maximum de temps.

Il y a quelques semaines, nous avons décidé de changer complètement notre « stratégie » et d’éviter de courir plusieurs lièvres à la fois. Notre souhait premier serait de pouvoir « collaborer » avec Médecins du Monde. C’est l’O.A.A. qui nous attire le plus et qui, par ailleurs, travaille avec le Brésil, la Colombie et Madagascar, les 3 pays qui nous intéressent.

Nous avons donc décidé, au risque de perdre un peu de temps en ce début de parcours, de n’envoyer pour le moment qu’un seul dossier, à Médecins du Monde. Nous espérons, prions et croisons les doigts pour qu’ils acceptent notre dossier. Dans le cas contraire, nous enverrons alors notre dossier aux autres O.A.A.

Certes donc, nous risquons de perdre un temps précieux en agissant ainsi et en ne tentant pour l’instant qu’une seule piste, mais tant pis, et puis après tout, ça n’est pas une course. Nous ne voulions pas non plus prendre le risque, en envoyant plusieurs dossier à la fois, de recevoir par exemple une réponse positive d’un autre O.A.A. que Médecins du Monde, nous serions alors tentés d’accepter cette chance. Seulement lorsque l’on dit oui à un O.A.A., on ferme du coup la porte à tous les autres, et nous ne voulons pas avoir à regretter quoi que ce soit.

Nous allons donc être extrêmement patients et attendre ainsi la réponse de Médecins du Monde avant toute autre chose.

Nous avions prévu d’envoyer le dossier dès vendredi, seulement il m’a pris une soudaine envie de revoir complètement le courrier de motivation. Nous nous sommes donc posés ce week-end pour le retravailler et avons profité de la présence de Jean-Marc et Carole pour le leur faire lire et prendre leur avis sur ce précieux courrier. Nous avons tellement la tête dans ce courrier qu’à la longue, nous ne savions plus ce qui était bien, ce qui l’était moins… Du coup, avoir un regard externe et candide sur ce sujet nous a également été précieux. Au final, nous sommes contents du résultat. Notre livret de présentation quant à lui était déjà bien fignolé et prêt depuis quelques semaines, il n’y a rien eu à retoucher. Le courrier est donc parti ce matin. J’ai ressenti une très grosse émotion en le postant, l’impression de jouer ma vie en donnant l’enveloppe au postier, l’impression que mon destin se jouait à cet instant. J’ai même failli lui dire « faites attention, c’est un courrier précieux, assurez-vous qu’il va bien partir ! »…

Nous allons maintenant attendre cette première réponse… Positive ou négative, de toute façon maintenant, la machine est en route…

jeudi 6 novembre 2008

Agrément en poche....




.... et nouveau blog !

Aujourd’hui, jeudi 6 novembre 2008, 9 mois, 2 semaines et 2 jours après que notre demande d’agrément ait été enregistrée par le Conseil Général : NOUS AVONS L’AGREMENT !

Quel bonheur de découvrir cette grande enveloppe contenant le précieux sésame !

Nous avons donc l’agrément pour adopter un enfant ou deux si fratrie, de 0 à 5 ans, de toutes origines.

Le brouillard ne s’est quasiment pas levé de la journée aujourd’hui sur Strasbourg, mais je peux vous dire que dans mon cœur, brille un magnifique soleil !

Une nouvelle aventure commence ici, celle qui nous conduira, je l'espère à notre ou nos enfants. Comme dit Philippe, il y aura encore beaucoup beaucoup de marches à monter, mais aujourd'hui, nous avons gravi la première, nous sommes dans l'escalier, et c'est pour moi quelque chose de très très émouvant, car quand je regarde en arrière, je suis fière d'en être là aujourd'hui, d'être aussi heureuse et d'avoir passer ce premier cap !

Notre premier dossier partira dès demain pour Médecins du Monde, en espérant qu'ils accepteront de "collaborer" avec nous.
Notre courrier et notre "book" sont prêts depuis quelques temps déjà, nous avions travaillé tout cela pour être prêts le jour J...

Nous allons fêter cela ce soir tous les deux, et dès demain, nous fêterons cela en famille avec Maël et ses parents qui viennent passer quelques jours à la maison. De bons moments de bonheurs en perspective !