lundi 9 novembre 2009

Il y a 20 ans......

...... J'avais 20 ans !

En 1989, j'avais 20 ans, et pour une jeune femme de mon âge, de cette génération-là, assister à l'événement marquant de ce 9 novembre était quelque chose d'énorme... Assister à la chute du mur de la honte, à ce produit de la guerre froide, ce symbole du partage du monde en deux blocs, était énorme, émouvant, édifiant, incroyable.... C'était à peine réaliste ! Oui, cet événement m'a énormément marquée, encore plus quand on a vingt ans et soif de liberté, de justice, d'humanité...

Je me souviens également avoir été très marquée par la prestation surréaliste mais si naturelle de Rostropovitch... Certaines musiques sont écrites dans l'histoire et la mémoire collective...
Le 11 novembre 1989, à peine 2 jours après la chute du Mur de Berlin, le violoncelliste Mstislav Rostropovitch s'installe humblement au pied du Mur, à Check Point Charlie, et joue du Bach en mémoire des vies perdues. Les gens s'écartent et l'écoutent respectueusement. C'est certainement l'une des images les plus symboliques de cette chute du Mur de Berlin :


"J'ai dit aux quelques spectateurs qui se rassemblaient: c'est aujourd'hui un jour heureux, car le Mur est tombé. Mais beaucoup de gens sont morts à cause de ce mur. Je joue aussi en leur mémoire", racontait le violoncelliste et chef d'orchestre russe, en 2004 au journal allemand Der Tagesspiegel.
C'est dans son appartement parisien que Rostropovitch apprend que le Mur de Berlin vient de commencer à tomber, le 9 novembre 1989. Averti par un coup de téléphone, il allume la télévision.
"Je n'y ai pas cru, j'ai pensé qu'il s'agissait d'une fiction", avait assuré dans le même entretien le virtuose russe, exilé à l'Ouest depuis 1974.
Sollicitant un riche industriel français de ses amis, il emprunte son avion privé et arrive à Berlin le 11 novembre 1989. Il hèle un taxi et se retrouve à "Checkpoint Charlie", au pied du Mur, avec son inséparable Stradivarius.
Un jeune homme le reconnaît et lui apporte une chaise. Le virtuose, alors âgé de 62 ans, commence à jouer une suite pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, "le seul choix possible à ce moment-là" selon lui.
Les images feront le tour du monde.
"Ce concert a été l'un des plus beaux moments de ma vie", avait dit le musicien au Tagesspiegel. Dans une autre interview au même journal, en 1999, il avait assuré: "Ce Mur était comme une déchirure dans mon coeur."





Il est un excellent film qui traite de la chute du mur avec un style et un ton presque léger malgré la symbolique de l'événement, et, si vous ne l'avez pas encore vu, je vous invite vraiment à le regarder (il est repassé à la télévision il y a quelques jours). En voici la bande-annonce :

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